Invitation à une conférence de presse
La loi contre la Violence faites aux femmes doit être adoptée par le Conseil de la Nation
Mardi 7 juillet 2015
- La loi sur les violences faites aux femmes a été adoptée en mars 2015 par l’Assemblée populaire nationale. Transmise au Conseil de la Nation pour débat et adoption, elle n’a jusqu’à présent pas été programmée dans l’agenda du Conseil
- Cette loi a été proposée après les nombreuses demandes des associations de femmes pour lutter contre ces violences qui détruisent les femmes et les familles. Aujourd’hui notre inquiétude est grande de constater qu’aucune date n’a été fixée pour son étude alors que nombre de lois votées par l’APN bien après soient déjà adoptées par le Conseil de la Nation.
- Tous les jours des femmes sont victimes de violences, une sur 10 selon l’étude du Ministère de la Solidarité/Crasc. Des enfants assistent à cette violence, grandissent et en souffrent. S’il était nécessaire de démontrer la nécessité de cette loi, et les conséquences de la non protection des victimes, est ce drame qui vient de se produire ces jours-ci à Ben Aknoun. Un jeune homme, pour protéger sa mère des violences qu’elle subissait, a tué son père. Faut-il continuer à constater passivement de telles situations tragiques ?
- Des femmes sont en danger. Cette violence provoque chaque année des mortes, des milliers de blessées, sans compter les traumatisées à vie. Elles attendent cette loi qui les encouragera à se protéger sinon on est en situation de non-assistance à personne en danger. Des femmes osent maintenant déclarer cette violence, ne pas les prendre en charge, c’est les laisser offertes à l’arbitraire et aux représailles des agresseurs.
- La banalisation et la grande tolérance de la société face à cette violence a fait qu’elle est devenue le modèle d’impunité pour toutes les autres formes de violence. Que ce soit dans la famille, à l’école, dans la rue, au travail, la violence contre les femmes provoque des traumatismes profonds qui compromettent le fonctionnement de la famille et de la société.
- Qu’elle soit infligée à petites doses quotidiennement ou d’une manière brutale, elle détruit les personnes, et détruit les familles, provoque des blessures, des dépressions, des suicides. 261 femmes sont mortes sous les violences en 2012 selon la gendarmerie.
- Des milliers d’enfants sont traumatisés et vont vivre les plus grandes difficultés à se développer sainement, à apprendre à l’école, à devenir les citoyens de demain. La transmission de la violence de génération en génération est un fléau supplémentaire qui empêche l’Algérie de retrouver des relations interindividuelles pacifiées.
- La loi a pour but de sanctionner les agresseurs mais aussi de prévenir cette violence, de dissuader les hommes violents car si cette violence n’est pas prévenue, encadrée par un texte de loi et des mesures concrètes pour l’appliquer, on perpétue et aggrave le désordre social
- Cette loi sur les violences faites aux femmes et adoptée par l’APN en mars 2015 a été positivement reçue par les citoyennes et les citoyens dont la préoccupation est la recherche de la sécurité des personnes et des familles. La loi sur la Protection de l’enfance vient d’être adoptée par les deux chambres, ce qui est une grande satisfaction, nous étions en droit, par conséquent, de voir cette loi contre les violences faites aux femmes rapidement adoptée également, si on veut réellement protéger les familles.
- Malgré la clause du pardon qui risque d’être obtenu par les pressions sur une victime fragilisée psychologiquement et matériellement par la peur de se retrouver à la rue, nous avons estimé que cette loi est premier recours pour la victime, en attendant les mesures concrètes de prise en charge des victimes.
- Cette violence est une atteinte au droit des citoyennes à la sécurité, droit garanti par la Constitution. Réduire et éradiquer la violence contre les femmes est de la responsabilité de l’Etat et des institutions, avec d’abord une sanction juridique claire, une loi et des mesures d’accompagnement institutionnelles connues et efficaces, effectivement appliquées.
- Nous sommes inquiètes de ce retard car la liste des victimes s’allonge quotidiennement. Aussi nous demandons instamment au Conseil de la Nation de programmer et voter très rapidement cette loi
AVIFE/Réseau Wassila Aide aux femmes et Enfants victimes de violence
Association FEC, Femmes en Communication
Association SOS Enfance en détresse de Tiaret
Association FARD Oran, Femmes Algériennes Revendiquant leurs Droits
Association Rachda, de Défense des Droits des Femmes
Association Tharwa fatma N’Soumeur, Association pour l’Egalité des Droits
Association AFAD Annaba, Association des Femmes Algériennes pour le Développement
Association CIDDEF, Centre d’Information sur les Droits des Femmes et des Enfants
Association AEF, Association pour l’Emancipation des Femmes
Association Initiatives de protection des Droits des Femmes, Tébessa
Association des Femmes Cadres de Bejaia, AFAC